6. La présence des autres est…

… la simple et tranquille reconnaissance de la réalité existentielle des autres.

S’il vous plaît, ne vous laissez pas tromper par les mots « simple et tranquille ». Ils peuvent donner l’impression que cet aspect de la PI est facile ou sans importance. Dans de nombreux cas, il apparaît comme très difficile. Qui, vivant dans une société et une époque complexe, a encore accès à la simplicité de vie et qui, en ces temps modernes bruyants, possède encore un esprit tranquille ? Ainsi, « simple » et « tranquille » ne sont peut-être pas si faciles après tout. Pourtant, ils peuvent potentiellement devenir faciles lorsque les fondements de la pratique de la PI (pleine conscience, alignement et respiration) commencent à s’installer spontanément dans notre conscience.

De plus, l’importance de la présence des autres est souvent oubliée et négligée dans la précipitation de la vie quotidienne et face aux nombreux événements dramatiques qui sollicitent notre attention. Cependant, l’absence de cette simple reconnaissance provoque une douleur subtile très profonde dans la psyché. Si elle n’est pas prise en compte, cette douleur subtile et profonde tend à se transformer en symptômes plus aigus de déséquilibre qui, à leur tour, chercheront à être compensés par des besoins de substitution. Mais la satisfaction de ces besoins de substitution n’offre qu’un soulagement temporaire. Cet exutoire dissimule un problème plus subtil, celui du déni de soi existentiel.

Reconnaître la présence de l’autre (des autres) est une base solide pour explorer les étapes relationnelles ultérieures de la PI comme (7) la Gestalt, (8) les dynamiques interrelationnelles, (9) les dynamiques de groupe, et (11) les échanges d’énergie, pour au moins deux raisons.

  1. Lorsque la réalité existentielle est acceptée, un calme subtil mais profond peut s’installer en soi et dans la relation, sur lequel une exploration plus approfondie et plus large peut être construite.

2. En honorant la réalité existentielle, tout le mécanisme de compensation du déséquilibre et des besoins de substitution s’arrête progressivement et s’immisce ainsi moins, provoquant moins de confusion avec l’exploration d’autres dynamiques relationnelles.

Les moyens de reconnaissance peuvent être très informels et fortuits : un moment de contact visuel, une tape amicale sur l’épaule, une présence significative dans une poignée de main, un léger baiser, une attention sincère, une question intéressée, un projet commun, une expression faciale connectée, une réponse à une question ou un besoin, un silence rempli d’âme, le respect d’une frontière, l’acceptation d’une limitation, … et des milliers d’autres actes, gestes et états d’être possibles. Le niveau de reconnaissance dépend bien sûr de son propre niveau de réalisation de soi. Vous ne pouvez pas reconnaître chez les autres ce que vous n’avez pas réalisé en vous-même.

En 2016, j’ai écrit ce poème pour rappeler la nature de notre réalité existentielle : Tu n’es pas qui tu penses être…

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